L’innovatrice

Nivatha Balendra a toujours été fascinée par la science. Dès la huitième année, elle a commencé à participer chaque année à des foires scientifiques à Montréal, et ses projets ultérieurs portaient notamment sur l’efficacité de l’éthanol en tant qu’agent antibactérien et sur la faisabilité de l’isopropanol comme alternative plus sûre et plus efficace. La catastrophe de Lac-Mégantic l’a profondément marquée et l’a incitée à rechercher des agents tensioactifs respectueux de l’environnement pour nettoyer les contaminations pétrolières. En tant qu’étudiante au Cégep, elle a recueilli des échantillons de sol afin d’y analyser la présence de bactéries capables de produire des tensioactifs. Elle s’est ensuite inscrite à l’Université McGill, où elle a poursuivi ses recherches, tout en déplaçant son attention de la dépollution environnementale vers le remplacement des tensioactifs dérivés du pétrole ou de l’huile de palme dans les produits de consommation courante. Elle a fondé Dispersa® en 2019, alors qu’elle était encore étudiante de premier cycle à McGill. Le catalyseur de cette aventure : sa sélection parmi les six finalistes du tout premier Women in CleanTech Challenge du Canada, qui lui a permis de bénéficier de plus d’un million de dollars en financement et en accompagnement pour faire croître son entreprise. En 2021, Dispersa® a breveté sa technologie de fermentation microbienne BioEterna®, une première mondiale permettant de produire des tensioactifs de haute qualité à partir de déchets alimentaires, de manière abordable. En 2023, Dispersa® a levé plus de 3 millions de dollars en capital privé et en subventions, ce qui lui a permis de lancer une production à plus grande échelle au Cap-Breton, en complément de ses travaux de recherche et développement à Montréal. Plus tôt cette année, l’entreprise a clôturé un tour de financement d’amorçage de 5,8 millions de dollars pour commercialiser sa production. En 2025, Dispersa® prévoit de mettre à l’échelle rapidement le tout premier biosurfactant dérivé de déchets au monde, le PuraSurf M — le premier d’une série d’alternatives écologiques et abordables que Nivatha Balendra espère offrir au marché.